Nous avons vu lors de notre article précédent sur la diapause que le réchauffement climatique pouvait avoir des impacts significatifs pour de nombreux organismes. Les signaux déclencheurs peuvent être modifiés, affectant ainsi le moment et la durée de la diapause : modification des saisons, durée de la diapause, distribution géographique des espèces, interactions écologiques, adaptation évolutive… Faisons le point !
Changement climatique ?
Le terme de changement climatique est très souvent utilisé. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Entre les climato-sceptiques et les défenseurs à l’extrême de l’environnement, comment se faire une idée ?
On parle souvent de changement ou de « réchauffement » climatique. Il s’agit globalement d’une modification à long terme des conditions atmosphériques moyennes de la Terre, en particulier en ce qui concerne la température et les précipitations. Cela peut résulter de divers facteurs, mais l’influence humaine, notamment les émissions de gaz à effet de serre, joue un rôle majeur dans les changements observés récemment.
Une augmentation de la température
Cette tendance à la hausse de la température moyenne de la Terre au fil du temps est principalement attribuée aux activités humaines, telles que la combustion de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel), qui libère des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ces gaz retiennent la chaleur du soleil et contribuent à l’élévation des températures planétaires, d’où le terme « réchauffement climatique ».
L’impact sur les écosystèmes
- Changements dans la distribution des espèces : Les habitats naturels changent en raison des variations de température et des schémas météorologiques. Certains animaux et plantes migrent vers des zones plus propices à leur survie, tandis que d’autres peuvent être confrontés à la perte d’habitat.
- Altération des cycles saisonniers : Les changements climatiques peuvent perturber les cycles saisonniers, affectant la floraison des plantes, la migration des animaux et d’autres événements clés dans les écosystèmes.
- Risques accrus d’incendies de forêt : Les conditions plus chaudes et sèches favorisent les incendies de forêt. Cela peut entraîner la destruction d’habitats naturels, la perte de biodiversité et des changements dans la composition des communautés végétales.
- Élévation du niveau de la mer : Le réchauffement climatique contribue à la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, entraînant une élévation du niveau de la mer. Cela peut submerger les zones côtières, impactant les écosystèmes côtiers et les espèces qui en dépendent.
- Acidification des océans : L’absorption accrue de dioxyde de carbone par les océans entraîne une acidification, ce qui peut avoir des effets néfastes sur les organismes marins, en particulier les coquillages, les coraux et certains types de plancton.
- Risque d’extinction : Les espèces qui ne peuvent pas s’adapter suffisamment rapidement aux changements climatiques sont confrontées à un risque accru d’extinction. Cela peut perturber les réseaux alimentaires et avoir des répercussions en cascade sur l’ensemble de l’écosystème.
Les conséquences pour les espèces
Comme nous l’avons évoqué dans l’article sur la diapause, le réchauffement climatique peut avoir un impact sur les espèces, selon le type d’organisme et les conditions spécifiques de son environnement. Certains organismes peuvent ajuster leurs comportements en réponse aux changements climatiques, tandis que d’autres peuvent être plus vulnérables aux perturbations de leurs cycles biologiques.
Dans certaines régions, le réchauffement climatique peut entraîner des hivers plus doux. Cela pourrait influencer la diapause chez certains insectes en réduisant la durée ou l’intensité de la dormance hivernale. Certains organismes peuvent répondre à des températures plus clémentes en prolongeant leur activité plutôt qu’en entrant en diapause.
Des études ont suggéré que certaines espèces de papillons ont montré des schémas de diapause modifiés en réponse à des hivers plus doux. Certains individus peuvent sortir plus tôt de la diapause ou réduire sa durée, ce qui a des implications pour leur cycle de vie et leur interaction avec d’autres espèces dans l’écosystème.
Nos constats au quotidien : des espèces + visibles qu’avant
- nous remarquons dans nos régions habituellement plus humides une présence plus importante de lézards des murailles, qui apprécient les zones sèches et ensoleillées.
- les tiques, responsables de la transmission de maladies telles que la maladie de Lyme, peuvent proliférer dans des habitats plus chauds et s’étendre vers des zones géographiques auparavant inhospitalières.
- certaines espèces de moustiques, vecteurs de maladies comme le paludisme et la dengue, peuvent se développer plus rapidement dans des environnements plus chauds.
- les cafards, déjà résilients, peuvent prospérer dans des conditions plus chaudes et humides
- les guêpes, selon les années, peuvent être plus ou moins nombreuses car très sensibles au mauvais temps durant les premiers mois après la sortie de leur hibernation
- en Ariège, des apiculteurs constatent l’attaque de leurs ruches par des frelons asiatiques à une altitude de 1200m
Tous ces exemples mettent en évidence la manière dont le réchauffement climatique peut perturber les cycles biologiques naturels et les comportements saisonniers des organismes, avec des conséquences potentielles sur la dynamique des populations et les interactions au sein des écosystèmes. Il nous faudra nous adapter à toutes ces évolutions, tant d’un point de vue personnel que dans nos métiers, et agir tant que possible à la préservation d’un équilibre naturel et des espèces.