L’été, la nature et les insectes sont en pleine vitalité. Entre les moustiques, guêpes, taons et mouches, il nous est difficile de les oublier ! En revanche, l’hiver, sous nos latitudes européennes, nous en voyons très peu, et nous les oublions…presque ! En effet, le froid paralyse leur activité, et la nourriture leur manque.
C’est pourquoi à l’automne, les insectes qui passent la mauvaise saison à l’état adulte cherchent des abris comme les greniers ou les dépendances pour traverser l’hiver à l’abri. D’autres, qui atteignent un autre stade de développement, doivent hiverner sous forme d’œuf, larve ou nymphe.
Hiberner ou hiverner ?
Tout d’abord, rappelons-nous de la différence entre les deux termes !
L’hibernation est un phénomène biologique qui, en saison froide, plonge certains animaux dans un état de léthargie, en état d’hypothermie. Seules les zones du cerveau permettant le bon fonctionnement des fonctions vitales sont actives. On appelle ce phénomène la diapause (Définition du Larousse : « Arrêt temporaire de l’activité ou du développement chez les insectes, en hiver, ou à la saison sèche, ou en cas de carence alimentaire. ») Cet état peut durer tout l’hiver, et est principalement déclenché, non pas par le froid lui-même, mais par la diminution de la durée du jour !
Hiverner, c’est passer la mauvaise saison à l’abri. Ce terme peut être employé aussi pour les objets comme les bateaux. En état d’hivernation, un animal est dans un état plus alerte que s’il était en hibernation.
Les stratégies adoptées par les insectes pour passer l’hiver
- Se tenir au chaud : c’est le cas des abeilles, qui se regroupent dans leur ruche en formant un noyau chaud en mouvement.
- L’hivernation : c’est le cas des bourdons qui peuvent, en cas de redoux, se remettre en activité.
- La diapause : le métabolisme est réduit au minimum. C’est le cas des coccinelles.
- Passer l’hiver dans des œufs : c’est pour certains le seul espoir d’avoir une génération future ! Pour perpétuer l’espèce, certains prennent soin de se reproduire juste avant l’arrivée des grands froids. Par exemple, les sauterelles et certains papillons placent leurs œufs dans des lieux protégés et, dès le retour des beaux jours, les larves sortent pour devenir adultes.
- La migration : bien que plus rare, elle est visible chez certains papillons par exemple.
Quelques cas précis d’insectes en hiver
Les mouches
La mouche d’automne
Très proche de la mouche domestique, la mouche d’automne (Musca autumnalis) pénètre dans les intérieurs (endroits frais de la maison comme le grenier ou les dépendances) et se met à l’abri dans les fissures et les coins pour hiverner.
La mouche aux yeux d’or
Avec des yeux dorés et des ailes translucides, cette mouche (la Chrysope) hiverne dans les habitations pour ressortir au printemps à la recherche de pucerons pour reconstituer ses réserves.
La mouche des greniers
Cette mouche se distingue par son côté trapu, grisâtre et légèrement velu sur le thorax (6-10mm). Elles cherchent également à rentrer au moment de l’automne et se regroupent sur les murs.
Les punaises diaboliques
Distinguons tout d’abord la punaise verte, punaise des bois, de la punaise dite « diabolique », de couleur brun/gris. Inoffensive pour l’homme, elle ne pique pas et ne transmet pas de maladies. C’est surtout pour les cultures que cet insecte originaire d’Asie peut être dangereuse car elle ne connaît pas de prédateur naturel.
Les coccinelles
À la fin de l’été déjà, les coccinelles à 7 points (et d’autres espèces) apparaissent parfois en grand nombre pour hiverner dans des trous d’arbres, sous les écorces, dans des fissures de murs ou encore sous des tas de pierres. Elles pénètrent parfois dans les habitations, mais les conditions de vie à l’intérieur leur laissent peu de chance de survie. L’installation de refuges est une bonne solution pour les préserver.
Les mesures préventives
Le but ici n’est pas de détruire les insectes car ils nous sont utiles, notamment comme pollinisateurs et comme prédateurs d’autres insectes qui peuvent manger nos cultures…
Nous pensons ici à des mesures visant à préserver l’hygiène et la protection de la maison. De manière générale, il est conseillé de supprimer toutes les fissures, anfractuosités et cavités, dans les cuisines et salles de repas (où peuvent s’accumuler les déchets). S’il est impossible d’empêcher les insectes de rentrer, la pose de moustiquaires peut limiter la population. L’humidité et la chaleur attirant les insectes, il est conseillé également de stocker ses aliments au frais et au sec et de nettoyer régulièrement les zones de rangement.
Aider les insectes bénéfiques à passer l’hiver ?
Une stratégie efficace et écologique pour préserver la biodiversité consiste à maintenir une forte population d’insectes bénéfiques. Pour cela, il faut tout simplement protéger leurs cachettes extérieures pour l’hiver. Les feuilles mortes, par exemple, en sont un exemple, tout comme les herbes hautes, tiges ou têtes florales séchées de vos massifs. Attendez donc le printemps pour le grand nettoyage de vos extérieurs !