Les papillons évoquent souvent la beauté, la légèreté et la biodiversité. Leurs couleurs vives et leur vol gracieux en font des visiteurs appréciés des jardins. Pourtant, derrière cette image poétique, se cache une réalité moins connue : toutes les chenilles – le stade larvaire des papillons – ne sont pas inoffensives. Certaines peuvent causer des dégâts importants aux végétaux, et même présenter des risques pour la santé.
1/ Papillons de jour, papillons de nuit : quelle différence ?
En France, on recense environ 5 000 espèces de papillons, dont moins de 300 sont des papillons de jour (rhopalocères). Les autres, beaucoup plus nombreuses, sont des papillons de nuit (hétérocères). Cette classification ne se limite pas au moment où ils volent : elle repose aussi sur des différences morphologiques et comportementales.
Papillons de jour
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Aspect : couleurs vives et contrastées, ailes souvent maintenues verticalement lorsqu’ils sont posés.
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Antennes : fines, terminées par un petit renflement (comme une massue).
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Comportement : volent principalement de jour, actifs au soleil.
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Rôle écologique : pollinisateurs essentiels, ils visitent de nombreuses fleurs et participent à la reproduction des plantes. Leur présence est un indicateur de bonne santé environnementale.
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Exemples courants : le Paon-du-jour (Aglais io), le Machaon (Papilio machaon), le Citron (Gonepteryx rhamni).

Paon du jour

Papillons de nuit
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Aspect : couleurs souvent plus discrètes (marron, gris, beige) pour se camoufler, ailes maintenues à plat ou en toit au repos.
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Antennes : variées, parfois plumeuses (chez les mâles, pour détecter les phéromones des femelles).
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Comportement : majoritairement actifs la nuit, attirés par les sources lumineuses artificielles.
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Rôle écologique : certains sont aussi pollinisateurs, d’autres constituent une source de nourriture pour chauves-souris et oiseaux nocturnes.
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Exemples courants : le Sphinx tête-de-mort (Acherontia atropos), la Noctuelle (Noctua pronuba), le Bombyx disparate (Lymantria dispar).
Papillon de nuit = nuisible ?
Non, pas forcément. Le terme désigne simplement leur activité nocturne. Cependant, certaines espèces de papillons de nuit sont associées à des chenilles nuisibles (noctuelles, pyrales, processionnaires), ce qui peut leur donner une réputation négative. D’autres, au contraire, sont totalement inoffensives et jouent un rôle positif dans les écosystèmes.
2/ Chenilles : comment reconnaître les inoffensives et les nuisibles ?
La plupart des chenilles se nourrissent de feuilles sans provoquer de dégâts majeurs. Elles constituent aussi une ressource alimentaire importante pour les oiseaux et autres insectes. Cependant, certaines espèces peuvent poser problème, soit par leur impact sur la végétation, soit par leur dangerosité pour l’homme et l’animal.
Quelques exemples à connaître :
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Processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) et processionnaire du chêne : leurs poils urticants peuvent provoquer de fortes réactions allergiques, des irritations cutanées et des troubles respiratoires. Elles sont dangereuses pour les humains comme pour les animaux domestiques.
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Pyrale du buis : originaire d’Asie, cette chenille verte à tête noire s’attaque exclusivement aux buis, pouvant les défolier complètement en quelques semaines.
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Tordeuses et noctuelles : ces chenilles s’attaquent aux cultures maraîchères, fruitières ou céréalières, entraînant des pertes économiques pour les exploitations agricoles.
Signes d’alerte :
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Présence de nids soyeux dans les arbres (processionnaires)
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Feuillage grignoté, branches dénudées
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Activité accrue de papillons spécifiques autour des plantes hôtes
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Déplacement en file indienne pour certaines espèces (processionnaires)
Chenilles processionnaires
Pyrale du buis
3/ Prévenir et agir : les bons réflexes
En prévention
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Surveillance régulière : inspecter arbres, arbustes et cultures sensibles pour repérer tôt les nids, feuilles dévorées ou décolorations.
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Gestion de l’environnement : limiter l’éclairage nocturne, tailler les branches basses, diversifier les plantations pour attirer les prédateurs naturels (oiseaux insectivores, chauves-souris).
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Sensibilisation : informer riverains, jardiniers ou équipes d’entretien sur les risques liés aux chenilles urticantes et sur les bons gestes à adopter.
En intervention
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Méthodes mécaniques : couper et détruire les nids, installer des colliers pièges sur les troncs pour stopper la descente des processionnaires.
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Solutions biologiques : utiliser, si possible, des traitements ciblés comme le Bacillus thuringiensis pour limiter les impacts sur la biodiversité.
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Appel à un professionnel : en cas de forte infestation ou de risque sanitaire, un diagnostic précis et une intervention sécurisée sont indispensables.
Conclusion
Les papillons et leurs chenilles font partie intégrante de notre environnement. La majorité est bénéfique et participe à l’équilibre naturel. Cependant, certaines espèces peuvent nuire à la santé ou causer des dégâts importants aux végétaux.
La clé est de savoir les identifier, de surveiller les zones à risque et d’agir rapidement si nécessaire.
Chez Connen, nous vous accompagnons dans cette démarche avec des solutions raisonnées, alliant prévention et efficacité, pour protéger votre environnement tout en respectant la biodiversité.