L’automne est bien arrivé, les journées se raccourcissent et le froid nous incite à nous recroqueviller dans nos écharpes et sous nos plaids !
C’est un moment capital pour certains animaux ou insectes, qui doivent résister et survivre à des variations saisonnières après la douceur de l’été. Pour cela, certaines espèces développent une stratégie appelée diapause. Nous allons développer cette forme de vie ralentie dans cet article.
Définition
La diapause est une forme de « vie ralentie », un mécanisme adaptatif qui permet aux animaux de résister et de survivre aux variations saisonnières de l’habitat.
C’est une phase de repos métabolique que certains organismes adoptent pour survivre à des conditions environnementales difficiles. C’est un peu comme une pause dans le temps, où l’activité normale ralentit considérablement pour économiser de l’énergie et préserver la vie. La diapause est souvent déclenchée par des signaux environnementaux spécifiques, tels que des changements de température ou de photopériode (durée du jour). Ces signaux indiquent à l’organisme que les conditions ne sont pas favorables à son développement normal, et il réagit en entrant en diapause pour survivre jusqu’à ce que les conditions s’améliorent.
Lorsque les conditions environnementales deviennent extrêmes, comme pendant les saisons froides ou sèches, certains insectes entrent en diapause pour éviter les effets néfastes de ces conditions. Pendant la diapause, leur métabolisme ralentit, la croissance est suspendue, et ils peuvent même cesser temporairement leurs activités normales, comme manger ou se reproduire. Ce processus est fascinant car il permet aux organismes de traverser des périodes difficiles en conservant leur énergie et en évitant les dangers potentiels. Une fois que les conditions environnementales deviennent plus propices, l’organisme sort de la diapause et reprend ses activités normales, reprenant là où il s’était arrêté, comme si le temps s’était arrêté pendant cette phase de repos stratégique.
La vie latente — ou vie ralentie — est un état où toutes les activités sont réduites au minimum : la respiration et le dégagement de chaleur sont infimes, les échanges nutritifs sont nuls, il n’y a ni synthèses ni croissance ; pourtant l’organisme n’est pas mort, car si certaines conditions sont remplies, il peut reprendre la vie active dans toutes ses manifestations. (Encyclopédie Universalis)
L’entrée en diapause peut aussi s’observer chez les humains, on l’appelle aussi le mode « cocooning » ! 🙂
Pour qui ?
La diapause est observée dans divers groupes d’organismes, notamment les insectes, certains mammifères, les crustacés, les poissons, et même certains végétaux. Cependant, elle est plus courante chez les invertébrés tels que les insectes.
- Insectes : Beaucoup d’insectes entrent en diapause pour survivre aux conditions défavorables. Cela peut inclure des périodes de températures extrêmes, de sécheresse ou de manque de ressources alimentaires.
- Mammifères : Certains mammifères peuvent également entrer en diapause, bien que cela soit moins fréquent que chez les insectes. Par exemple, certaines espèces de rongeurs peuvent entrer en hibernation, une forme de diapause, pour survivre aux hivers rigoureux.
- Crustacés : Certains crustacés, comme les crevettes et les crabes, peuvent entrer en diapause en réponse à des changements environnementaux tels que la baisse des températures ou la diminution de la disponibilité des ressources alimentaires.
- Poissons : Certains poissons peuvent également adopter une forme de diapause, par exemple, en ralentissant leur métabolisme et en réduisant leur activité pendant les périodes de conditions environnementales difficiles.
- Végétaux : Pour les plantes, la diapause est souvent appelée dormance. Les graines, par exemple, peuvent entrer en dormance pendant des périodes où les conditions de croissance ne sont pas optimales, comme pendant les saisons sèches ou froides.
L’exemple de la coccinelle
La coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) est un exemple notable de diapause. Ces coccinelles sont connues pour leur utilité dans le contrôle des populations de pucerons, mais elles adoptent également des stratégies de survie, y compris la diapause. À mesure que les journées raccourcissent et que les températures baissent à l’approche de l’hiver, elles entrent en diapause. Pendant cette période, elles peuvent se regrouper dans des endroits abrités tels que des bâtiments ou des tas de feuilles. La diapause les aide à survivre aux conditions hivernales difficiles lorsque la source de nourriture (pucerons) devient rare.
La coccinelle asiatique peut rester en diapause pendant plusieurs mois, reprenant son activité normale lorsque les conditions deviennent plus favorables au printemps. Ce mécanisme permet à ces insectes bénéfiques de survivre aux variations saisonnières et de reprendre leur rôle important dans le contrôle des ravageurs lorsque les températures remontent.
Le réchauffement climatique
Le réchauffement climatique peut avoir des impacts significatifs sur les modèles de diapause pour de nombreux organismes. Les signaux déclencheurs peuvent être modifiés, affectant ainsi le moment et la durée de la diapause : modification des saisons, durée de la diapause, distribution géographique des espèces, interactions écologiques, adaptation évolutive… Nous y reviendrons plus en détail dans un prochain article !