Les araignées inspirent le plus souvent un sentiment de répulsion et de dégoût. Pourtant, cette réaction est le plus souvent injustifiée. Si, dans les régions tropicales, quelques espèces sont venimeuses et dangereuses pour l’homme, la situation est différente en Europe ! Aucune de celles qu’on peut rencontrer dans nos maisons ne représente un danger. Carnivores, elles jouent même un rôle important dans l’équilibre naturel en tant que prédatrices d’autres insectes nuisibles.
Un peu de science du vivant…
Les araignées (nom scientifique aranae) font partie des aranéides, une sous-classe des arachnides.
Les arachnides sont des « arthropodes chélicérés » (dotés de chélicères, appendices qui se terminent par des crochets ou des pinces). On retrouve dans cette classe les scorpions, acariens, tiques…
Les aranéides possèdent des chélicères en crochets, reliés à des glandes venimeuses, 3 ou 4 paires d’yeux et des filières abdominales permettant l’élaboration de toiles. Ils sont faits en deux parties, l’abdomen et le thorax. Leurs huit pattes sont attachées au thorax. On en distingue plus de 43 000 espèces dans le monde, dont 1 600 en France ! Contrairement aux insectes, ils ne disposent ni d’ailes, ni d’antennes, ni de pièces masticatrices dans la bouche.
(Crédit photo ci-contre : Encyclopædia Universalis France)
Les araignées domestiques
Que l’on habite à la campagne ou en ville, en maison ou en appartement, les araignées font forcément partie de notre quotidien. Et c’est tant mieux ! Elles contribuent en effet à un équilibre naturel et nous rendent bien service puisqu’elles peuvent, par exemple, manger des moustiques, moucherons, mouches ou autres insectes rampants ! Voici les principales araignées de nos intérieurs !
La tégénaire (Tegenaria domestica)
La tégénaire est l’une des plus fréquentes et grosses araignées de nos régions. Son corps mesure 1 cm de longueur et elle peut atteindre 6 cm pattes étendues. Elle se retrouve dans les endroits plutôt humides de la maison ou en extérieur sous les avant-toits ou murs de pierre. Même si sa taille et ses pattes velues impressionnent, elle est sans danger en raison de la petite taille de ses « chélicères ».
Le pholque phalangiste (Pholcus phalangioides)
Le pholque phalangiste est facile à reconnaître, grâce à ses longues pattes grêles et son petit abdomen pas plus grand qu’un petit pois. On rencontre cette araignée souvent en hauteur, près des angles des pièces, ou au-dessus des fenêtres. Sa caractéristique est de se mettre à tourner au bout de ses pattes en faisant vibrer sa toile si elle est dérangée : elle devient alors presque invisible avec la vitesse. Elle se nourrit de petits insectes volants se prenant à sa toile ou d’autres araignées.
La stéatode domestique (Steatoda grossa)
La stéatode domestique est plutôt petite (entre 5 et 10 mm) avec un corps rond et des pattes de taille moyenne. Elle ressemble à la veuve noire, d’où son « casting » pour le tournage du film Spiderman ! Elle est presque toujours observée dans les habitations ou dépendances où elle recherche des trous et des cavités aux angles des murs. Elle se nourrit de cloportes, blattes… Craintive et non agressive, ses morsures peuvent néanmoins être douloureuses.
La saltique arlequin (Salticus scenicus)
La saltique arlequin ne tisse pas de toile mais chasse directement sa proie, en journée. On l’appelle aussi « araignée sauteuse » parce qu’elle va ramper et sauter d’un coup sur sa victime (mouche ou autre insecte), tel un chat ! On la reconnaît à ses stries noires, blanches et beiges et à sa petite taille (entre 5 et 7 mm).
La faucheuse, ce n’est pas une araignée !
Très communs dans nos maisons, les faucheux ou opilions ressemblent à des araignées (ils font partie des arachnides) mais n’en sont pas ! Pourquoi ? Ils ne possèdent pas de crochets à venin et ne tissent pas de toile. Leur abdomen est également soudé. Ils sont actifs la nuit pour se nourrir de champignons, miettes ou cadavres d’insectes. Il leur arrive d’abandonner une patte pour se sauver face à un prédateur !